Please Don’t Cry, 2023

La corporalité et la réalité quantique sont également abordées dans les trois œuvres vidéo What's Love Got to Do with it, Never Too Much et Please Don't Cry, qui sont toutes liées à des sentiments personnels forts et à des souvenirs de la propre expérience subjective de Heaney, et dans lesquelles Heaney s'interroge sur la manière dont le traumatisme et le souvenir ont un caractère quantique. Dans What's Love Got to Do with it, une superposition d'images souvent volontairement floues montre du mucus malaxé et pressé à travers des ongles manucurés. Comme lorsqu'on presse une balle anti-stress, l'agressivité semble se libérer et, en même temps, l'œuvre donne l'impression que quelque chose d'autre (un monstre ?) apparaît. Dans Never Too Much, le mucus sort de la bouche, est consommé et recraché, toujours en flux. Bien que le titre le nie, l'expérience semble contenir un trop ; le geste d'ingérer et d'expulser le mucus apparaît aussi comme un moment d'étranglement et de dépassement de soi. Dans Please Don't Cry, nous voyons le gros plan d'un œil maquillé. Des larmes sont visibles et nous nous rendons compte que la personne, encore une fois Heaney lui-même, pleure. Ce travail a été réalisé dans la tristesse et en souvenir de sa sœur décédée et établit également un lien avec Heartbreak and Magic, une œuvre qui tourne également autour de cette perte.
Les trois œuvres vidéo impressionnent par cette forte intimité, qui est encore renforcée par le fait que les spectateurs sont placés dans une relation physique avec les vidéos, les trois moniteurs vidéo étant intégrés dans des structures organiques ou des structures de type socle qui reprennent la tonalité et les couleurs des œuvres.